Francesco Napoli ci presenta una nuova antologia della poesia contemporanea, dal titolo “Poesia Presente” Raffaelli Editore 2011 (euro 18,00) . Un libro che oltre a percorrere e analizzare gli ultimi decenni della poesia italiana contemporanea dal 1975 al 2010, indaga, preliminarmente, alcune domande: “A quando far risalire l’inizio del Novecento? A quando una sua eventuale fine? […]” Come spiega Francesco Napoli, “il ‘vuoto letterario’, di cui parla nella rivista Nuovi Orizzonti Pasolini (1971), aprì gli anni Settanta, segnati da una Koiné letteraria e linguistica: la ripresa dell’allegoria, l’allargamento ad altre aree, soprattutto a quella anglofona, e la rottura con la Neoavanguardia. […] L’ingresso degli anni Ottanta ha mosso invece i temi del neo-volgare, ‘dell’interdialettalità della lingua’, e della necessità di assorbire la prosa nella poesia […] Lo sguardo va poi agli anni Novanta, visti come un periodo poetante nell’Essere, rivolto al mondo e al trascendente, fino a toccare le soglie del nostro tempo dove i poeti appaiono un’espressione fertile e in costante evoluzione: una presenza attiva.”
Gli autori di “Poesia Presente” sono: per gli anni Settanta Umberto Piersanti (1941), Giuseppe Conte (1945), Maurizio Cucchi (1945), Patrizia Cavalli (1947), Cesare Viviani (1947), Milo De Angelis (1951), Mario Sant’Agostini (1951), Roberto Mussapi (1952), Giancarlo Pontiggia (1952), Gianni D’Elia (1953), Valerio Magrelli (1957). Per gli anni Ottanta Eugenio De Signoribus (1947), Loretto Rafanelli (1948), Rosita Copioli (1948), Roberto Carifi (1948), Umberto Fiori (1949), Tiziano Broggiato (1953), Giovanna Sicari (1954-2003), Giancarlo Cavallo (1955), Alessandro Ceni (1957). Per gli anni Novanta Mario Benedetti (1955), Franco Marcoaldi (1955), Antonella Anedda (1958), Gianfranco Lauretano (1962), Antonio Riccardi (1962), Massimo Morasso (1964), Davide Rondoni (1964).
Francesco Napoli poi fa riferamento ai poeti che sono “Alle soglie” del nuovo secolo, il Duemila e scrive: […] “Si può dire che la situazione non è ‘definitivamente terminale’ nè di ‘momentanea sospensione’ per adottare una formula di Stefano Giovanardi. Piuttosto appare come una fertile espressione, in costante evoluzione, una presenza attiva. Cosa potrà restare di questi ultimi, […] certo non è dato sapere, ma che resterà qualcosa è sicuro. Non penso che svanirà nel nulla: il dover cantare la vita nella sua totalità di Gabriel Del Sarto (1972); la fresca e incisiva dicitura di Mario Fresa (1973); la riuscita e equilibrata inclinazione al poema storico-epico di Alessandro Rivali (1977); la ‘lingua attenta, stupita (…) come un prodigio’ di Alberto Pellegatta (1978); o slanci e rifiuti, grida e richiami di Vladimiro Cislaghi (1970); la riuscita distensione poematica di Gabriela Fantato (1960); il già fermo e ben costrutto poetare di Luigia Sorrentino; la ricerca dell’equilibrio possibile tra ‘i pensieri di dio’ e ‘quelli degli uomini’ di Anna Buoninsegni; la riflessione in versi sulla relazione tra l’io e il ‘tu-Padre’ di Adele Desideri; l’energia dei versi di Francesca Serragnoli (1972).”
Francesco Napoli (1959), è critico letterario, consulente editoriale e giornalista, ha pubblicato numerosi saggi sulla poesia italiana contemporanea in riviste specializzate quali “Prospettive Settanta”, “Otto e Novecento”, “ClanDestino”, “Atelier” e “Poesia” e in volume ha curato per Leonardo Editore “Milano racconta”, “Napoli racconta” (1993) e “Milano visione” (1997). Per Alfredo Guida Editore il volume “Viaggio nel mezzogiorno” di Giuseppe Ungaretti (1995). Per Jaca Book l’antologia “Poesie di Alfonso Gatto” (1998). Ha pubblicato, sempre per Jaca Book, il volume di conversazioni critiche sui poeti contemporanei “Novecento prossimo venturo” (2005).
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Mikis Théodorakis,
Toi, l’aigle, chef d’orchestre,
Toi chef d’orchestre oiseau,
comme un aigle royal
tu surplombes la scène,
et fait en magicien
sourdre de ta baguette
des hymnes libertés
Oh, Mikis un tonnerre
Est passé dans ta voix.
Toi, aigle des tréteaux
Tu es comme la mer
et ses vagues incessantes
qui font chavirer,
de joie et de bonheur,
Une foule haletante
Oh, Mikis tout un monde
Vibre à tes musiques
Toi maître des musiques
Avec le bouzouki
Tu fais jaillir des sons.
pareils à des galets
qui réchauffent nos coeurs
2
de trilles de velours
Oh, Mikis un tonnerre
Est passé dans ta voix.
Toi, le grand capitaine
des chants et de musique
Sur les tréteaux dressés
tu fais le chanter la foule,
d’un choeur à l’unisson
criant démocratie !
Oh, Mikis, la ferveur
Tu sais communiquer
Toi l’honneur de la Grèce
Avec ton seul talent
Tu, fis tomber la junte,
Renaître liberté
La tragédie chez toi,
Est une arme de feu
Oh, Mikis, notre ami
De tes sons enchantés
Nous avons grand besoin.
Paul Arrighi- Toulouse,
Juillet -2010
***
Elégie à Giacomo Leopardi
Oh toi, Leopardi né à Recanati,
tu portas sur la vie, le regard des «antiques»
et même, les «lumières» semblaient pâles pour toi,
du haut du belvédère de la pensée antique;
tu vivais en ton siècle comme un exilé,
qui a connu l’âge d’or et se languit d’ennui .
Recanati, pour toi était comme un caveau
dont tu ne t’échappais qu’au travers des livres.
Ivre de grec et féru de latin,
seule la bibliothèque était ta vraie amie .
Latiniste à huit ans, et savant à quatorze,
si ton corps t’enfermait, ton esprit t’élevait;
bien haut, dans les hauteurs où dominent les aigles.
Très tôt dans la palette de tes talents immenses ,
tu sus choisir la muse comme cime des arts;
et devint son Mozart, ciselant avec art,
avec des mots diamants au creuset de l’ antique.
Dans la Grecque éternelle qui irrigue l’Esprit,
tu souffrais en silence ton époque mesquine.
Par ton hommage à Dante tu commença d’écrire
et souffrait tellement pour ta patrie meurtrie.
2
Ainsi tu ravivas la mémoire, des légions enfouis
sous la neige et les glaces de Russie ensevelies ,
là ou Napoléon conduisit ses des soldats
où dans de vains combats moururent tant d’Italiens .
Admirant la nature tu en perçus la grandeur,
mais en comprit aussi les minéralités froides
dont l’éternel retour se rit de nos soucis.
Alors que nous goûtons des lieux apprivoisées
son chaos naît et renaît des “Big Bang”,
et moins que des fourmis se soucie de nous autres.
Gravissant les volcans tu pouvais contempler
le peu de cas fait, de cités, jadis si glorieuses.
Tu pouvais mesurer l’immense solitude
qui pétrifia Pascal et rend dérisoire, tout orgueil
comme pure chimère dans la dimension des Cosmos
ou le temps ne court pas selon nos piètres horloges.
Et, pourtant gravissant les pentes du Vésuve
du Genêt si chétif, tu saisis la grandeur;
celle même, des chétifs humains face à l’inexorable.
Mieux encore tu en appelas à la fraternité humaine,
et face aux cataclysmes toujours renouvelés
tu conseillas de pas y rajouter nos maux propres et nos guerres
Toi que l’on désigna : “prince du pessimisme” ;
“sombre amant de la Mort, pauvre Leopardi”,
tu fus plus bien plus que d’autres sceptique attentif,
aux peines de tes frères, aux combats ,
Toi le savant chétif mourant à trente neuf ans,
tu goûta la passion de cruelles qui repoussaient ta bosse.
Paul Arrighi ( le 1er août 2010 )
***1
Elégie pour John Lennon
Il savait nous chanter si bien son “Give peace a chance ”
en invoquant la paix à grands sons de guitares
avec Yoko Hono et quelques chevelus,
que les larmes jaillirent ; se turent les musiques
quand l’on sut que Chapman avait tiré dessus,
cinq balles gainées d’acier plus fortes que sa vie.
Pourquoi, après Jaurès, ont-ils tué Lennon ?
Pourquoi faut-il toujours que les colombes meurent
et soient assassinés au moment de l’envol ?
Pourquoi dans l’aventure humaine faut-il
que Caïn tue Abel ? et que le sang ruisselle.
que, trop souvent, que le juste se trouve sacrifié ?
Pourquoi ne donne point, sa vraie chance à la paix,
et faut-il que les cendres viennent ensevelir
le meilleur de l’humain avec la joie de la vie ?
Pourquoi faut-il que l’aigle soit paré du prestige
du rapace, qui vient à mettre à mort les colombes ?
Pourquoi piétine- t’on autant d’êtres et de vies?
Quel est cette part noire qui veille au malheur
et dresse des bûchers ou fusille l’espoir?
alors que la douceur est symbiose du jour
que douce est la nuit et chatoyant le jour.
que jamais les violents n’ont créé le demain
et que la paix des coeurs apporte l’harmonie ?
Paul Arrighi, Toulouse, le 8 décembre 2010, en hommage à John Lennon assassiné le lundi 8 décembre 1980, il ya trente ans déjà.
PAYSAGES FLOUS, IMPRESSIONS FUGACES de PARIS
Au bord du canal saint Martin
Au bord du canal saint Martin,
des mouettes piaillent au matin
et les pigeons avec entrain,
fondent sur les miettes de pain.
Au bord du canal saint Martin,
des promeneurs vont leur chemin,
sous les marronniers immobiles,
et s’arrêtent parfois “Chez Prune”,
Au bord du canal Saint-Martin,
il y a des chats efflanqués,
et des matous dodelinant,
captant le regard des passants.
Au bord du canal saint Martin,
y’ a des junkies a la dérive,
et des bobos un peu frimeurs,
longeant ses quais en leur verdeur.
Au bord du canal saint Martin,
des sans logis errent en vain
s’abandonnant au «sans souci»,
pour faire taire tous leurs ennuis.
Au bord du canal saint Martin,
l’on voit flotter quelques écluses,
que les flâneurs et “songe creux»,
traversent et traversent, sans fin,
Au bord du canal saint Martin,
il est aussi bien des canards
dont plumage et mouvements,
captent les regards des enfants.
Au bord du canal saint Martin
l’on aperçoit les “roubaisiennes”,
des pêcheurs du dimanche soir ‘
jouant à la pêche aux goujons.
Au bord du canal saint Martin
y a de l’espoir et des chagrins,
des amoureux, mains dans les mains,
des esseulés, dès le matin,
Au bord du canal saint Martin,
c’est tout près de l’hôtel du Nord,
de la dégaine d’Arletty,
qui tourne la tête aux titis.
Au bord du canal saint Martin
c’est pas soleil tous les matins,
et faut parfois être malin,
pour la bectance quand il fait faim.
Au bord du canal. Saint Martin,
paraitre sérieux semble vain
tant les feuilles dorée tournoient
et l’automne se fait câlin.
Paul d’Aubin,
(30 juin 2011, en voyage à Paris , XXème arrondissement)
Le Joaillier des Mots
Il était joaillier des mots,
sans que l’on ne sût pourquoi
peut être cherchait-t’il le soleil
qui trop souvent nous est masqué,
et nous cache le sens profond
de la beauté de notre vie ?
Il était homme du commun,
pas très brillant dans les affaires,
car souvent son Esprit volait,
loin des chiffres et de l’âpre lutte
que l’Homme se mène à lui même.
C’était un luthier sans harpe.
Il voyait du rêve partout,
et voulait les fermer dans les mots.
qui s’égrenaient comme des perles
et s’écoulaient comme des notes,
sa musique était Poésie
et la poésie sa passion .
Il était joaillier des mots,
à l’heure ou tous sont morts de peur
et courent comme gibier traqué
plutôt que de goûter la vie.
Il n’avait pas peur de manquer,
moins encore de posséder,
son seul souci était de vivre .
Il n’aimait guère la violence,
qui endeuille la vie des êtres
n’avait aucun impératif
qui rendent esclave des idées ,
mais son sourire était de miel,
et son rire était cristallin.
l’amitié était sa boussole,
et l’humain son diamant secret.
Jamais il n’injuriait la vie
et il jouait avec les mots
comme un peintre avec son pinceau
en efforçant de l’embellir.
Paul Arrighi, 2011.
La Llorona
Sur les remparts de Tenochtitlan
tu ne sors qu’à la nuit couchante
les nuits ou la lune est orange tourne
rouge de sang et d’amertume.
Tu fais briller ta chevelure
de geai, tel un diamant noir,
ton nom est “Llorona la belle”
qui nous appelle de ses pleurs.
Et tente de nous attirer
Avec sa voix rauque et ses pleurs.
Tu annonce la venue de ceux
par qui la mort doit advenir.
Car telle est ta prophétie
magicienne, du Monde Indien.
Surtout passant, ferme les yeux
et retiens ton amour naissant
car la Llorana ne vient pas
pour te serrer dans ses bras
et te donner sa douce peau,
Ni te couvrir de baisers.
Elle se fait messagère de malheur.
et annonce les temps nouveaux
D’où surgiront les hommes barbus, bardés de fer
avec ces animaux fabuleux
Et leur bâton de foudre et de tonnerre
qui tuent mieux que la guerre fleurie.
Son chant est hymne funèbre
ou la prophétie s’accomplit
dans les cliquetis d’acier,
la maudite soif de l’or
et le feu des bûchers.
Garde toi de suivre « la pleureuse »
qui t’annonce les jours maudits,
ou le sang indien va couler
et le Peuple être mis en servage.
Llorana ta beauté est venin
cartes présages sont les flèches
que nous lancent les “temps nouveaux”.
pleurons, tous, notre liberté
et les jours de cendre venus,
et la chute des Dieux serpents.
Paul d’Aubin, Toulouse, le 19 octobre 2011.
Ulysse aimé des Déesses et des Femmes
Parti à contre coeur, ayant même contrefait le fou, pour se soustraire à la guerre et élever ton fils Télémaque, tu dus partir à Troie, et sus t’y montrer brave mais surtout fin stratège.
La guerre fut bien longue, pas du tout comme celle que chantaient les Aèdes. L’ennemi ressemblait tant à nos guerriers Achèens, courageux et aussi sûrs de leur droit que nous l’étions du notre.
Que de sang, que de peine ! Tu vis périr Patrocle, ne pus sauver Achille; et les morts aux corps déchiquetés par le épées se substituèrent aux coupes de ce vin si enivrant qu’est la réthorique guerrière et à la funeste illusion d’une victoire facile.
Ulysse tu eus l’idée de bâtir ce grand vaisseau dont la proue figurait une tête de cheval. Ainsi les Achèens purent entrer dans le port forteresse si bien gardé. Mais quand la nuit noire et le vin mêlés ôtèrent aux courageux Troyens leur vigilance et leur garde, vous sortirent alors des flancs du bateau et vous précipitèrent pour ouvrir grands les portes aux guerriers Achéens.
La suite fut un grand carnage de guerriers Troyens mais aussi de non combattants et même de femmes. Et Troie, la fière, la courageuse ne fut plus ville libre et les survivants de son Peuple connurent l’esclavage.
Aussi quand Troie fut conquise et que ses rue coulèrent rouges du sang vermeil de ses défenseur, mais aussi de nombreux civils, tu songeas à retourner chez toi, car tu étais roi, et ton fils Télémaque aurait besoin de toi et Pénélope t’aimait. Les souvenirs d’émois et de tendres caresses faisaient encore frissonner la harpe de ton corps de souvenirs très doux.
C’est alors que tu dus affronter la Déesse Athéna et ton double, tous deux vigilants, a tester ta sincérité et ta constance. Oh, toi Homme volage et point encore rassasié de voyages et de conquêtes. L’étendue de la mer te fut donnée comme le théâtre même de ta vérité profonde.
Après bien des voyages et avoir perdu nombre de tes compagnons, tu fus poussé dans l’île de la nymphe Calypso.
Cette immortelle à la chevelure, si joliment bouclée se trouvait dans son île d’arbustes odoriférants. Aussi fit-elle tout pour te garder. Toi même, tu lui trouvas de l’ardeur et des charmes même si durant le jour tu te laissais aller à la nostalgie d’Ithaque.
La belle immortelle te proposas, pour te garder , de te donner cet attribut si recherché qui empêche à jamais de sombrer dans le sommeil perpétuel.
Mais toi, Ulysse, tu préféras garder ton destin d’homme mortel et ton inguérissable blessure pour Ithaque.
Après sept années d’un prison si douce, l’intervention d’Athéna te rendit aux aventures de la Mer. Tu accostas, avec tes compagnons sur la côte d’ une île malfaisante.C’était la demeure des Cyclopes. Parmi ce Peuple de géants, le cyclope Polyphème habitait une grotte profonde d’où il faisait rentrer chaque soir son troupeau .
Ulysse quelle folie traversa ton esprit et celui de tes compagnons que de vouloir pénétrer dans cette antre maudite, mû à la fois par la curiosité et la volonté de faire quelques larcins de chèvres ? Vous payèrent bien cher cette offense par la cruelle dévoration que fit l’infâme Polyphème de plusieurs de tes compagnons dont vous entendirent craquer les os sous la mâchoire du sauvage. Aussi votre courage fut renforcé par votre haine lorsque vous lui plantèrent l’épieu dans son oeil unique alors que sa vigilance venait d’être endormie par le vin.
Les barques ayant mouillés dans l’île d’Aiaé, tes compagnons imprudents furent transformés en pourceaux par la belle et cruelle Magicienne Circée.
Doté d’un contre poison à ses filtres, tu ne restas cependant pas insensible aux charmes de la belle Magicienne mais tu lui fit prononcer le grand serment avant de répondre à tes avances.
Elle accepta pour faire de toi son amant de redonner leur forme humaine à tes compagnons,
Et vos nuits furent tendres, sensuelles et magiques car la Magicienne excellait dans les arts de l’amour et il en naquit un fils.
Toi le rusé et courageux Ulysse, tu espérais enfin voguer avec délice sur une mer d’huile parcourue par les reflets d’argent des poissons volants et te réjouir des facéties des dauphins,
Mais c’était oublier et compter pour peu la rancune de Poséidon, le maître des eaux, rendu furieux par le traitement subi par son fils Polyphème.
C’est pour cela qu’une masse d’eau compacte, haute comme une haute tour avançant au grand galop ébranla et engloutit ton solide radeau.
Seul ton réflexe prompt de t’accrocher au plus grand des troncs te permis de plonger longuement au fonds des eaux en retenant longtemps ton souffle avant d’ émerger à nouveaux.
La troisième des belles que ton voyage tumultueux te fit rencontrer fut la jeune Nausicaa, fille du roi des Phéaciens, Alcinoos.
Celle-ci, dans la floraison de sa jeunesse, ardente et vive, ne cédait en rien à l’éclat des plus belles et subtiles fleurs. Guidée par la déesse Athèna, elle vint auprès du fleuve ou tu dormais laver les habits royaux avec ses suivantes. Les voix des jeunes filles t’éveillèrent. Dans ta détresse et ta nudité, tu jetas l’effroi parmi les jeunes filles. Seule Nausicaa eut le courage de ne pas fuir et d’écouter ta demande d’aide. Elle rappela ses suivantes et te fit vêtir après que ton corps ait été lavé par l’eau du fleuve et enduit d’huile fine. Tu retrouvas ta force et ta beauté. Aussi Nausicaa vit en toi l’époux qu’elle désirait. Mais, ta nostalgie d’Ithaque fut encore plus forte. Alors Nausicaa te pria seulement, en ravalant ses larmes, de ne point oublier qu’elle t’avait sauvé des flots.
Amené tout ensommeillé dans le vaisseau mené par les rameurs Phéaciens si bien aguerris à leur tâche, tu étais comme bercé par le bruit régulier des rames et le mouvement profond d’une mer douce mais étincellante. C’était comme dans ces rêves très rares qui vous mènent sur l’Olympe. Jamais tu ne te sentis si bien avec ce goût d’ embrun salé sur tes lèvres et ce bruit régulier et sec du claquement des rames sur les flots. Tu éprouvas la sensation de voguer vers un nouveau Monde. Ce fut, Ulysse, l’un des rares moments de félicité absolue dans une vie de combats, de feu et du malheur d’avoir vu périr tous tes valeureux compagnons.
Ulysse revenu dans ton palais, déguisé en mendiants pour châtier les prétendants, tu triomphas au tir à l’arc. Mais l’heure de la vindicte avait sonné. La première de tes flèches perça la gorge d’Antinoos, buvant sa coupe. Nul ne put te fléchir Ulysse, pas même, l’éloquent Eurymaque qui t’offrait de t’apporter réparations pour tes provisions goûlument mangés et tes biens dilapidés. Le pardon s’effaça en toi car l’offense faite à ta femme et à ton fils et à ton honneur était trop forte. Aussi tu n’eus pas la magnanimité de choisir la clémence et le sang coula dans ton palais comme le vin des outres. Pas un des prétendants ne fut épargné à l’exception du chanteur de Lyre, Phénios et du héraut Médon qui avait protégé Télémaque. Mais Ulysse, tu ne fus pas grand en laissant condamner à la pendaison hideuse, douze servantes qui avaient outragé Pénélope et partagé leur couche avec les prétendants.
Ulysse tu fus tant aimé des déesses, des nymphes et des femmes et souvent sauvé du pire par celles qui te donnèrent plaisir et descendance. Mais obsédé par tes roches d’Ithaque ne sus pas leur rendre l’amour qu’elles te portèrent. Tu ne fus pas non plus à la hauteur de la constance et de la fidélité de Pénélope.
Mais Ulysse poursuivi par la fatalité de l’exil et de l’errance et la rancune de Poséidon, tu fus aussi le préféré de la déesse Athéna qui fit tant et plus pour te sauver maintes fois de ta perte. Cette déesse fut la vrai sauvegarde de ta vie aventureuse et les femmes qui te chérirent t’apportèrent maintes douceurs et consolations dans ta vie tumultueuse.
Paul d’Aubin
Les deux Oliviers de Paomia
Ridés, bossus, ces deux oliviers ressemblaient au passeur de l’Acheron, veillant aux portes du fleuve de l’enfer.
Ce n’ étaient pourtant que des pousses venues de Sparte, Replantées sur la terre Corse, pour nourrir une colonie d’émigrés.
Ces oliviers furent même bénis par des popes, Puis soumis aux êtes brûlants, au scirocco dévastateurs,
Mais ils avaient tenus debouts avec leurs nervures noueuses, et ni les entailles des hommes, ni le feu du ciel , ni les orages dévastateurs ne leur avait fait baisser rameux, Grecs et Corses s’étaient affrontés pour cette terre si bien plantée et cultivée, Mais ce n’était pas simple jalousies, ni rivalités de cultivateurs et de bergers,
Il s’agissait d’ affaire d’honneur et de désaccords avec Gènes qui avait donné ce qui ne lui appartenait point.
Ils en vécurent, ces oliviers noueux, des saisons de félicité, de récoltes riantes d’olives et de figues,
Ils entendirent aussi les conques de guerre et les cris effroyables lors des sièges de Paomia.
Et puis un jour, les “mainotes” subjuguès sous le nombre durent quitter la terre qu’il avaient éveillées de leur sueur.
Ils s’en vinrent résider à Ajacciu, y exercèrent d’autres métiers en attendant des temps meilleurs.
Puis Marbeuf leur construisit Cargèse, plus près de la mer et les anciennes terres de Paomia furent désormais délaissées pour le pacage et les transhumances;
L’Eglise elle même et les pierres les maisons s’écroulèrent;
Mais jamais ne disparurent ces deux oliviers gardiens des lieux, véritables cerbères des temps antiques.
Ils veillaient désormais sur la quiétude des geais, des renards et des bandits ;
C’était un peu comme si l’esprit de l’ancienne Sparte et de Paomia la neuve s’était fécondée et avaient donné enfantement à ces deux Oliviers.
Paul Arrighi ( Juillet 2012)
Des hauts de la Comtale,
Ton nom est “La Comtale”, en cité Raymondine,
Proche de «Matabiau», tes deux gares se jouxtent.
Tu fus conçu comme une pyramide Babylonienne,
Aux terrasses fleuries de plantes et de cactées.
Tes balcons et terrasses sont jardins sur la ville.
Et savent lui donner encore un peu plus de jardins
Du haut de tes balcons, Toulouse resplendit
Comme une vaste étendue d’ocre et de tuiles,
Perlée d’immeubles blancs tels des oiseaux marins.
Tu annonces la pluie, quand les Pyrénées pointent à ton horizon.
Comme une fine ligne de montagnes lointaines
Qui viennent rappeler ta mère la Garonne.
Les rues Matabiau et Raymond IV qui te jouxtent
Sont quartiers dissemblables autant que parallèles.
La première prolonge le faubourg Bonnefoy jusqu’au cœur de la ville
Alors que la seconde est faite d’hôtels et de maison cossue.
Ou les sages riverains apprécient plus ou moins
Que quelques demoiselles viennent offrir leurs charmes.
Le canal du Midi qui coupe les deux rues, fut tant industrieux
Mais reste désormais un cours d’arbres et de plantes
Offrant aux promeneurs quelque lieu où flâner
Et promener leurs chiens dans la cohue urbaine
Alors que de l’autre côté du canal de grands immeubles blancs
Semblent déjà un autre Toulouse soucieux ……………
Mais ma chère «Comtale», c’est encore ta vue
Qui surplombe Toulouse jusque aux Pyrénées,
En annonçant la pluie qui te donne ce charme
Avec ces miroitements infinis du soleil et de la lune
Qui peignent ton horizon d’oranges et de feux
Alors que tes nuages dessinent des entrelacs.
Paul Arrighi), Toulouse, le 25-12-2012
Hourra, Hourra; Automne chéri
Cher automne tu es vraiment ma saison chérie,
Tu portes la couleur dorée des pêches et des prunes
Avec quelques reflets de raisin de Moissac,
Alors que les feuillages roux te font un tapis d’or.
Tu es la saison chère des amours romantiques
Et des êtres esseulés qui goûtent tant ta lumière
Tamisée, tes tons délicats et ta nature de velours
Automne, tu es Femme splendide qui le sait et en joue.
Cher automne tu flamboies partout où l’on te trouve,
des châtaigniers de Corse, aux eaux de la Volga.
Ta couleur préférée est le roux mordoré
avec quelques nuances de soleil flamboyant.
Automne, tu es par excellence la saison intellect
Où poètes, penseurs trouvent l’inspiration,
propice à leurs rêves et à leurs créations
tu nous tends le miroir de la contemplation.
Ton ciel devient tapisserie avant que le soir tombe,
et soleil, nuages et lune jouent un ballet de feu
Il reste en toi assez du bouillonnement cruel de l’’été
Peu à peu refroidies par Eole qui pointe et les jours rétrécis.
Ce n’est qu’en fin d’automne que tes atours déclinent
Avec quelques journées d’une telle beauté
Que notre cœur se serre à devoir te laisser
Peu à peu t’engourdir dans un linceul d’hiver.
Paul Arrighi , -( Toulouse/Corse, le samedi 26 octobre 2013)
Roule l’Automne
Roule, roule; l’automne roux
sur les bruyères de Corse,
et les bouleaux du lac Baïkal.
Sur le dôme de Notre Dame
et le clocher de Saint-Sernin.
Roule, roule; l’automne roux
sur la queue fauve de « Goupil »
et les flamboiements du soleil
qui clignent comme un phare éperdu.
Roule, roule; dans les cheveux d’or
des belles Femmes rousses,
et de cet été indien qui flamboie
au fil des lacs de nos amours.
Roule, roule; l’automne roux
volète au souffle des feuilles bariolées
qui deviennent tapis de velours,
ravivant la joie des amant(e)s.
Roule, roule; dans les vignes et les sous-bois
quand Bacchus s’en donne à cœur joie,
et coulent les nectars vermeils,
avec cette fraîcheur sans pareil.
Roule, roule l’automne sur ton cheval
à la crinière fauve, enluminée de feuilles d’or
Roule; roule; automne de nos regrets velours,
de cette nostalgie des rouleaux de la Mer,
et de ces cieux au zénith de leur beauté
à la lumière tamisée, déclinante.
Roule, roule ; bel automne
dans tes atours de séductrice,
tournant la tête aux amoureuses.
Car la nostalgie de l’hiver
et sa compagne la froidure
ne sont pas encore avancées.
Paul Arrighi
Trois Poèmes sur l’été en Corse et Letia;
L’été Corse
L’été est la saison bleue
tant attendue, tant espérée
quand le froid de l’hiver vous glace,
quand le printemps pleure à grands eaux.
L’été s’installe quand le soleil
brule, hardi, de tous ses feux,
que la lumière devient reine de jour
et que les soirs s’étirent et se prélassent
Les fleurs et plantes du Maquis
ne sont pas encoure roussies
et forment comme un tapis bariolé de couleurs.
Les senteurs nous embaument
de leurs sucs capiteux
et nous nous croirons presque
dans une vaste parfumerie à ciel ouvert.
La mer parfois ridée de mousse blanche
devient parfois turquoise, émeraude ou bleu outre-mer.
Mais le soir venu le soleil se plonge
dans des rougeoiements varies
qui irritent et bariolent l’horizon.
Alors que s’assombrit ces curieuses tours génoises trapues ou rondes qui faisaient mine de protéger les anciens.
Et sont autant de rappels des périls barbaresques durant les temps médiévaux et modernes
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Le café de Letia Saint Roch
Il est dans ce gracieux village de Letia, à flanc de Rocher, un endroit ayant résisté à la disparition des commerces. C’est le café de Toussaint Rossi, placé au cœur du village et tenant lieu de salle commune. Ce centre de vies, de rires et de joie comporte un antique et majestueux poêle en fonte, et des décors muraux faits de multiples coupes d’anciennes victoires aux tournois de boules et de foot et chargé des espoirs à venir. Surtout, les murs sont décorés de gravures austères de Sanpiero Corsu et de Pascal Paoli, attestant de l’attachement des villageois aux temps forts de l’histoire Corse. L’hospitalité est depuis bien longtemps assurée par l’excellent Toussaint Rossi, lequel fait aussi le partenaire des parties de belotes contrées. Maintenant sa nièce Emmanuelle apporte aujourd’hui, à ce café, son dynamisme souriant et son sourire enjôleur. A l’occasion de la Saint-Roch et du tournoi de boules, «Vincent Battesti», la salle prend des airs de café-concert et cousins, amis et villageois entonnent le répertoire des chants «nustrale», lequel dure parfois tard dans la nuit quand scintille un peu l’Esprit du village. Aux anciennes chansons de nos parents : «la boudeuse» et «Il pescatore dell’onda» s’ajoutent les succès nouveaux comme «Amerindianu» et l’admirable chant du Catalan, Lluis Llach, «l’Estaca», traduit en langue Corse. Les voix s’accordent et les chœurs vibrent à l’unisson, sur ce répertoire commun qui arrive à élever le sentiment d’unité et à souder les valeurs des êtres.
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Le pont de l’embouchure du Liamone,
Sous la fausse apparence d’une large rivière tranquille se perdant dans les sables,
Le «Liamone», prenant sa source sur les montagnes de Letia peut se révéler torrent furieux.
Cependant il se jette mollement dans le grand bleu en s’infiltrant par un mole de sable.
Cet endroit est magique car il mêle, mer et rivière, poissons d’eau douce et de mer,
La plaine alluviale qui l’entoure est large et propice aux cultures,
ce qui est rare dans cette partie de la Corse aux côtes déchiquetés.
Il annonce les vastes plages de Sagone dont la plus belle,
mais non la moins dangereuse fait face à l’hôtel «Santana».
Le nouveau pont du Liamone a des formes de grand oiseau bleu,
Et déploie des deux ailes blanches sur les eaux vertes de la rivière.
Cet endroit peu hospitalier aux nageurs car l’on à pied que peu de temps sur de fins galets tranchants
Il l’est en revanche très agréable aux poissons et aux pêcheurs,
car il mêle les eaux et le plancton
C’est aussi un endroit magique pour celles et ceux qui goûtent par-dessus tout,
La Liberté sans contrainte, le soleil, une vaste étendue de sable et les points de vue,
car plusieurs promontoires ou collines inspirées sont encore coiffées de vestiges de tour,
et le regard porte loin comme pour surveiller et protéger les populations des antiques razzias barbaresques.
Paul Arrighi.