François Rannou, œuvres inédites

 

francois_rannouFrançois Rannou è nato a Nizza nel 1963. Ha fondato nel 1990, con il poeta Jean-Louis Aven, la rivista “La rivière échappée” e ha diretto una collezione di poesia con lo stesso nome con le edizioni Apogèe. Coodirige attualmente (con Pierre-Yves Soucy) una collana di poesia “La Lettre Volée” e collabora con François Bon alla diffusione di libri on line su publie.net.

Ha tradotto poesie di Peter Huchel, Emily Dickinson, Sarah Plimpton e  Joan Salvat Papaseit e la serie “Les éléments” (poème bardique) dal bretone.  Ha realizzato libri d’artista con Hung Rannou, Maya Mémin, Thierry Le Saëc e Caroline François-Rubino. Ha pubblicato un numero della rivista “Europe” sulla letteratura della Bretagne e due poderosi volumi  della rivista “L’étrangère” su André du Bouchet.

Pubblichiamo per la prima volta nella traduzione in lingua italiana, alcune poesie inedite di François Rannou.

 

On ne voit rien, on ne fait que voir
(Non vediamo niente, vediamo tutto)

dipingeva prima che
le parole interiori si asciugassero
& si immobilizzassero
le lame cadenzate delle
nostre palpebre-palpebranti
— sssfr sssfr sssfr sssfr
il velo, intanto, vibra
davanti ai tuoi occhi

*

frammenti di un solo corpo
–  pittura rovesciata
                          a nudo?
quali linee precise? o
le forme?

*

l’aleatorio è
pensiero della misura
taglio
arrampicato sul tempo

*

corpi di essere e di cose
proiettati contro
i nostri sguardi muri-morenti
–  che l’insieme prenda
vita

*
non posso vedere tutto
sono in attesa
– là
di fronte alla mia altezza e
ancora più in alto saliti
sulla loro riserva
i brandelli di una memoria
più antica e più fresca
di quella dei miei gesti

*

quali figure del mondo?
quali immagini?
tracciano una
coreografia di cui io sono
il basso continuo
– ritmo
sordo fa battere le mie tempie

*

i miei gesti hanno appena imparato
a posarsi nei
gesti
il mio sguardo
ha appena imparato 
i movimenti
dello sguardo
– linee sole di
un corpo messo a nudo
come trattenuto
dalla luce dell’alba

*

loro apparivano a colei
che viene
– la pietra rotolata
nettamente le pareti
vuoto che
taglia il corpo assente e vicino.

di François Rannou
traduzione Luigia Sorrentino

____


On ne voit rien, on ne fait que voir

peindre avant que
les mots intérieurs sèchent
& que s’immobilisent
les lames cadencées de
nos paupières à facettes
— sssfr sssfr sssfr sssfr
le voile, entretemps, frissonne
devant tes yeux

*

 

bribes d’un seul corps
— peinture inverse
                           à nu ?
quelles lignes précises ? ou
formes?

*

l’aléatoire est
pensée de la mesure
découpe
affûtée du temps

*

corps des êtres et des choses
projetés contre
nos regards-murs mourant
— que l’ensemble prenne
vie

*

 

je ne peux tout voir
suis dans l’attente
— là
en face à ma hauteur et
plus en hauteur montés
sur leur réserve
les morceaux d’une mémoire
plus ancienne plus fraîche
que celle de mes gestes

*

quelles figures du monde ?
quelles images ?
tracent une
chorégraphie dont je suis
la ligne de basse
— rythme
sourd fait battre ma tempe

*

mes gestes ont juste appris
à se poser dans
les gestes
mon regard
à cerner les mouvements
du regard
— lignes seules
d’un corps mis à nu
comme retenu par
la lumière d’aube

*

elles apparaissent à celle
qui vient
— la pierre roulée
nettement les parois
vides que
découpe le corps absent-proche

François Rannou

____

François Rannou né à Nice en 1963. Il a fondé en 1990, avec le poète Jean-Louis Aven, la revue “La rivière échappée” et a dirigé une collection de poésie du même nom aux éditions Apogée. Il codirige désormais (avec Pierre-Yves Soucy) une collection de poésie à la Lettre Volée et travaille avec François Bon à la diffusion de livres électronique de poésie sur publie.net. Il a traduit des poèmes allemands de Peter Huchel, américains d’Emily Dickinson et Sarah Plimpton, catalans de Joan Salvat Papaseit et la série “Les éléments” (poème bardique) du breton.  Il a réalisé des livres d’artistes avec Hung Rannou, Maya Mémin et Thierry Le Saëc. IL a consacré un numéro de la revue “Europe” à la littérature de Bretagne ainsi que deux épais volumes (qui font désormais référence) de la revue L’étrangère à André du Bouchet.

Recueils

rapt, La Nerthe, 2013

le livre s’est ouvert, La Nerthe, 2013

La Chèvre
noire (récit), Publie.net, 2012, et Publie.papier, 2013

élémentaire (lettre sur la poésie), La Termitière, 2012

 La Librairie, Ed. Apogée, 2006

Les éléments, traduction d’un chant breton, Wigwam, 2005

L’éclat de l’étrangère, livre d’artiste avec Thierry Le Saëc, 2004

Le monde tandis que, La Lettre volée, 2003

 l’intervalle, ed. La lettre volée, 2000

Seconde naissance
 (théâtre), mis en scène par Louis Chérel (Compagnie de l’Echo / Festival de poche de Hédé), 1998 

maintenant cette lumière, livre d’artiste avec des peintures de Misha Burgess, Paris, 1997

Tisse la ressemblance, avec des encres de Hung Rannou, ed. Dana, 1996

Furtif l’éclat, livre d’artiste avec Maya Mémin, Galerie Ikkon, Rennes, 1995

 L’autre versant de l’ombre, ed. Wigwam, 1994

 Sculpte la mort, avec des encres de Hung Rannou, ed. Calligrammes, 1991

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