John Taylor & Caroline François-Rubino

boire

John Taylor, poeta, scrittore e traduttore, e Caroline François-Rubino, pittore, lavorano insieme dal 2014. Il loro primo libro, Boire à la source / Drink from the Source, è stato pubblicato dalle Éditions Voix d’encre nel marzo del 2016. Il loro secondo libro, Hublots / Portholes, è appena uscito con Éditions L’Œil ébloui.

John Taylor, poète, écrivain et traducteur, et Caroline François-Rubino, peintre, travaillent ensemble depuis 2014. Leur premier ouvrage, Boire à la source / Drink from the Source, est paru aux éditions Voix d’encre en mars 2016. Le second, Hublots / Portholes, paraîtra cet été 2016 aux éditions L’Œil ébloui.

 

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( Nella foto Caroline François-Rubino )

ESTRATTI DA:BOIRE A LA SOURCE”

Bastone di salice

Ramo di salice morto: un bastone sicuro per camminare, e la pendenza si accentuava.

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Alta sul pascolo un’aquila si libera dal dirupo; e mentre abbasso gli occhi, una vipera attraversa il mio cammino.

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La cascata inaccessibile a causa della morena.

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(“Nessun simbolo dove nessuno intendeva.”)

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Enormi ombre come camosci incrociano gli alti prati della Ouille Allegra.

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Non un’anima che scenda.

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Valle nascosta sotto il ghiacciaio: rotola l’acqua: dita d’una mano; il pascolo è di un verde fertile. In alto, un’aquila vola via da un’oscura fenditura come un passaggio segreto.

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Tra due prati, la stradina infossata sulla quale incontravamo spesso l’intagliatore, verso tramonto. Verso il tramonto.

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Un codirosso si posa alla base della croce del paese.

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Una nuvola come una freccia nell’aria; e la sera dopo, un’altra nuvola-freccia; poi pioggia continua per giorni.

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Fiori di genziana blu scuro lungo un sentiero così in alto che l’ultima vegetazione stava finendo
ed eravamo sempre più circondati dalla pietra. Le vetrate cattedrale di Chartres.

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Il Dent Parachée: il candelabro appena sotto il picco ha perduto la maggior parte della neve eterna che metteva in risalto ogni candela, un’estate dopo l’altra. Questo candelabro come memoria persistente.

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Una sola pietra dritta nel prato oltre il torrente. Nessuna mucca o nessun pastore l’ha mai spinta giù, facendola rotolare fino alla riva.

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Un po’ di pioggia sembrava essere proprio l’erioforo che era anche spruzzato sulla marcìta alpina.

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Dell’anemone pulsatilla volevo scrivere: “Con una miriade di braccia protese.”

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Centinaia di taccole che si scuotono oltre il dirupo, come paglia lanciata nel vento.

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Lo stesso bastone di salice: non una bacchetta da rabdomante.

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Parole che vengono dal francese: senecio, circe, nigritella.

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Paradisia liliastrum, il giglio del paradiso: un comune fiore di montagna con un nome paradisiaco.

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Sul finire del crepuscolo, quando nuvola e montagna si erano così mischiate da essere indistinguibili. Ma non era ancora notte.

John Taylor

Traduzione di Marco Morello

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(Nella Foto John Taylor)

EXTRACTS PAR: “BOIRE A LA SOURCE”

Bâton de saule

Branche d’un saule mort : un bâton sûr pour la marche, et la pente se faisait plus raide.

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Au-dessus de l’alpage, un aigle s’envole de la falaise ; et quand je baisse les yeux, une vipère traverse le chemin.

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La cascade inaccessible à cause de la moraine.

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(« Honni soit qui symbole y voit. »)

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D’énormes ombres passant tels des chamois qui passent sur les hautes pelouses de l’Ouille Allegra.

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Pas une âme qui ne descend.

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Vallée cachée sous le glacier ; ruissellement de l’eau : doigts d’une main ; l’alpage est d’un vert fertile. Plus haut, un aigle s’envole d’une fissure sombre qui est comme un passage secret.

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Entre deux prés de fauche, le chemin creux sur lequel nous avons souvent rencontré, à l’heure où le soleil se couche, le sculpteur sur bois. Face au soleil qui se couche.

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Rouge-queue se posant au pied de la croix du village.

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Un nuage comme une herse dans le ciel ; le lendemain soir, à nouveau un nuage-herse ; puis la pluie sans arrêt pendant des jours.

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Des gentianes d’un bleu profond au bord du chemin si haut que la végétation prenait fin et que nous entrions de plus en plus dans la pierraille. Les vitraux de Chartres.

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La Dent Parachée : sur le candélabre juste en dessous du pic, presque plus rien de la neige éternelle qui dessinait chaque branche, d’un été à l’autre. Ce candélabre, un souvenir maintenant persistant.

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Une unique pierre dressée dans l’alpage de l’autre côté du torrent. Ni vache ni vacher ne l’ont jamais culbutée, ne l’ont jamais fait rouler jusqu’au bord du torrent.

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Une partie de la pluie semblait être des linaigrettes bruinées sur le marécage alpin.

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Sur l’anémone pulsatille, je voulais écrire : « avec un ensemble de bras qui s’étendent vers ».

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Des centaines de choucas jaillissant depuis une falaise dans le vide, jetés comme de la paille au vent.

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Le même bâton de saule : non baguette de sourcier.

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Mots qui sourdent en anglais : groundsel, thistle, black vanilla orchid.

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Paradisea liliastrum, le lis de paradis : fleur alpine commune au nom divin.

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À la fin du crépuscule, quand nuage et montagne s’étaient entremêlés au point que l’on ne les distinguait plus. Mais il ne faisait pas encore nuit.

John Taylor

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Françoise Daviet

caroline_francoise_rubino

Sito di John Taylor (http://johntaylor-author.com/)
Sito di Caroline François-Rubino (http://www.caroline-francois-rubino.com/)

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