“Ci fu un tempo in cui avevo la sensazione di aver afferrato l’essenza di Lacan dall’interno. Pensavo di avere la percezione della sua relazione con il mondo, un accesso misterioso al posto più intimo dal quale emanava il suo rapporto con gli esseri e con le cose, perfino con se stesso, era come se fossi scivolata dentro di lui.

Questa sensazione di afferrarlo dall’interno andava di pari passo con l’impressione di far parte di un senso compiuto incluso nella sua comprensione, alla cui ampiezza non riuscivo a credere.

Il suo spirito – la sua grandezza, la sua profondità – il suo universo mentale inglobava il mio come una sfera che ne contiene una più piccola.

Ho scoperto un’idea simile nella lettera in cui Madame Teste parla di suo marito. Proprio come lei, mi sentivo trasparente davanti a Lacan, convinta che conoscesse tutto di me.

Non dover dissimulare, non avere misteri da alimentare, mi faceva sentire completamente libera con lui, ma non solo. Una parte essenziale del mio essere era affidata a lui, che la proteggeva, mentre io non ne ero più gravata. Ho vissuto accanto a lui per anni in questa leggerezza.”

Catherine Millot

(Traduzione di Desiree Berlangieri di Rainews24)

«Il fut un temps où j’avais le sentiment d’avoir saisi l’être de Lacan de l’intérieur. D’avoir comme une aperception de son rapport au monde, un accès mystérieux au lieu intime d’où émanait sa relation aux êtres et aux choses, à lui-même aussi. C’était comme si je m’étais glissée en lui.

Ce sentiment de le saisir de l’intérieur allait de pair avec l’impression d’être comprise au sens d’être toute entière incluse dans une sienne compréhension, dont l’étendue me dépassait. Son esprit – sa largeur, sa profondeur –, son univers mental englobait le mien comme une sphère en contiendrait une plus petite.

J’ai découvert une idée semblable dans la lettre où Madame Teste parle de son mari. Comme elle, je me sentais transparente pour Lacan, convaincue qu’il avait de moi un savoir absolu.

N’avoir rien à dissimuler, nul mystère à préserver, me donnait avec lui une totale liberté, mais pas seulement. Une part essentielle de mon être lui était remise, il en avait la garde, j’en étais déchargée. J’ai vécu à ses côtés pendant des années dans cette légèreté.»

Catherine Millot